Voila toute une série de proverbes en haketi ( nom du dialecte judéo-espagnol parlé par les Juifs séfarades installés au Maroc espagnol à Tetouan , Tanger, Larache etc…) que ma mère et mon grand père sortaient à toutes les occasions
Si vous en connaissez d’autres, n’hesitez pas à me les mettre en commentaires pour que je puisse les ajouter
« La mona aunque se vista de seda, mona se queda » (la guenon, même habillée de soie reste une guenon : sans commentaire)
« El que todo lo penso sin cenar s’echo » ( celui qui a trop reflechi s’est couché sans manger : pour quelqu’un qui hesite trop à prendre une décision)
« Damé un grano de mazzal y tirame al fondinas del mar » (donne-moi un petit grain de chance et tu peux me jeter au fond de la mer : sans commentaire ! )
« No ay mal que por bien no sea » ( il n’y a pas de mal qui n’arrive pas pour du bien : du mal va sortir quelque chose de bien)
« A casa de tia y no todos los dia« 🙁 Dans la maison de tata et pas tous les jours :en gros on ne doit pas abuser de l’hospitalité)
« Al que vino sin llamar no se le hace buen lugar » ( celui qui est venu sans invitation n’a pas droit à une bonne place)
« En casa del herero cuchillo de palo » (Dans la maison du ferrailleur les couteaux sont en bois : même sens que le cordonnier est le plus mal chaussé)
« La mujer y la sarten en la cosina estan bien » ( la femme et le poêle sont bien dans la cuisine) : je n’aime pas du tout celui la !!!
« En una boca cerada no entran moscas » ( dans une bouche fermée ne rentrent pas les mouches )
« El hijo del judio al mes anda, y al año gatea » (le fils du juif marche à un mois et est à 4 pattes à un an: se dit pour un enfant qui regresse)
« No fregues mucho, que saldrá el cobre. » (n’insiste pas trop ou ça peut mal tourner)
« Di me con quien anda te dire quien eres » ( dis moi avec qui tu marches je te dirai qui tu es )
« Muera gato muera alto » (le chat meurt mais il est rassasié : pour quelqu’un qui veut profiter de son repas ou de la vie)
« No sea la falta de Estrella » (intraduisible : Se dit de quelqu’un d’absent, suivi de son prénom et qu’on aimerait avoir parmi nous l’equivallant de blabas)
« Aïcha fue al bano y trajo que contar para un ano » (Aicha a été au bain et a ramené de quoi parler pendant une année : pour quelqu’un qui raconte un événement ou une fête dans tous les détails et qui en rajoute )
« De dado y pedido hizzo aïcha un marido » (avec des dons et de prêts, Aicha a fait un mari : faire quelque chose de bric et de broc )
« Aicha no tenia que comer, a huespedes invito » (Aicha n’avait pas de quoi manger et elle a invité des convives : se dit de quelqu’un qui est pretentieux)
« La madre es madre y lo demás es aire » ( une mère est une mère, le reste c’est de l’air : il n’y a que l’amour d’une mère qui compte)
« Cada cosa y su mazal hasta el sefer en el heihal » ( chaque chose et sa chance jusqu’au sefer dans le tabernacle)
« Mismo el Haham se yerra en la Tebá » (tout le monde peut se tromper)
« Quien alabo à la nobia mocosa ? su madre la tiniosa » ( qui vante la mariée ? sa mère la tenieuse pour quelqu’un qui vante trop ses enfants ou la famille)
« Lo que no viene con la novia no biene despues » ( ce qui ne vient pas avec la mariée ne viendra pas plus tard)
« Ninguna olla se queda sin tapadera » ( aucune marmite ne demeure sans couvercle : tout le monde finit par trouver chaussure à son pied)
« Casar casar que la landra biene » (se dit à quelqu’un qui veut absolument se marier et qui doit savoir que c’est pas toujours facile)
« Voy y vengo, no se que mal tengo « (je vais et je viens je ne sais pas quel mal j’ai : pour quelqu’un qui se plaint tout le temps)
« Hoy puro y maniana ninguno » (aujourd’hui pur, et demain personne)
« Tanto tienes, tanto vales » (tant tu as, tant tu vaux) tu n’ es jugé que par rapport à ta fortune !
« Lo barrato es caro » ( le bon marché coûte cher)
« La limpieza mieda riqueza » ( la propreté est la moitié de la richesse)
« D-ios nos de bien y dande poner lo tanbien » ( que d-eu nous donne du bien et où le mettre aussi)
« Chollo y mollo y capilla buracada » (chollo et Mollo et cape trouée) pour designer des gens ordinaires
« Comites o no comites, en la mezza te sentates » (que tu aies mangé ou que tu n’aies pas mangé, tu t’es assis à table) se dit de quelqu’un qui se plaint d’avoir été mal servi ou de ne pas avoir mangé
« Me comites el pescado y me dechates las espinas » (tu as mangé mon poisson et tu ne m’as laissé que les épines !!! pour un tapeur)
« La suerte de la fea, la bonita la desea » (la chance de la laide, la belle la désire) se dit quand une femme laide a de la chance
« El bien va al bien y el sisco a Menahem« (le bien va au bien et la malchance à Menahem ). c’est toujours Les mêmes qui souffrent
« De la rosa sale el espino, y del espino sale la rosa » ( de la rose sort l’épine et des épines sort la rose pour dire qu’une personne bien peut venir d’une mauvaise famille et vice versa )
« Ojos que no ven, corazon que no siente » (Loin des yeux, loin du cœur !)
« El que no llora no mama » ( celui qui ne pleure pas ne tète pas )
« Eramos muchos y pario abuela » (on était deja nombreux et grand mère a accouché : quand il y a trop de monde ou des invités en plus)
« Has bien y no mires a quien » (Fais du bien et ne regarde pas à qui )
« Has bien al malo y te pagara con un palo« (Fais du bien au méchant, il te le rendra avec un coup de bâton) .
« De la caille bendran y de la casa nos tiraran » (ils viendront de la rue et nous jetterons de nos maisons : se dit pour des gens qui prennent trop leurs aises chez les autres)
« Hijos casados , dolores doblados » (enfants mariés douleurs doublés)
« Una de cal y otra de arena » ( une de chaux et l’autre de sable : alterner gentillesse et sévérité)
« Mal y mal y piedra por cabesera » (j’ai plein de pb et une pierre sur ma tête : quand les ennuis s’accumulent)
« El muerto al ollo y el vivo al bollo » (le defunt dans sa tombe et le vivant mange du pain : car la vie doit continuer aprés le depart d’un proche)
« En el pais de los siegos el tuerto es rey » (au pays des aveugles les borgnes sont rois)
« Se cansa el que dá, má no el que toma » (celui qui donne se fatigue mais pas celui qui reçoit)
« No se hizzo la miel, pa la boca del azno » (le miel n’est pas fait pour la bouche de l’ane : on ne donne pas de perle au cochon !)
et ces expressions d’amour maternel et paternel
Me vaya capara por ti, me muera yo por ti (que je meure pour toi)
Feraz mal (que tu sois éloigné du mal)
Et pour le fun ces videos que mon oncle vient de me faire parvenir
photo du livre Haketia: A Memoir of Judeo-Spanish Language and Culture in Morocco d’Estrella Jalfon de Bentolila
Trop drôles et très vrais!!!
Piroulie.. woooaw bravo pour ce magnifique travail!! ces proverbes sont vraiment géniaux et tellement vrais!! j’ai bien rigolé! merci!!
Nous on dit « mettre des perles devant des porcs » c’est pas mal non plus. Edifiants ces petits proverbes
coucou Margaret,
je connais plusieurs de ces proverbes pour les avoir entendus à la maison, et c’est drôle de les lire sur ton blog. ça me les a remis en mémoire, merci. bises
Alice
Yahasra
Merci pour tout ce travail
et pour les souvenirs
proverbes espagnols…
Bonsoir Margaret, je connais bien ces « dictons » ou proverbes… chez moi aussi j’en ai entendu quelques uns… en voici deux qui me sont venus à l’esprit : « Muerto el perro, se acabo la rabia… » et « Cria cuervos y te sacaran los ojos… » je suppose que tu comprends ;0) Bisous !
la naranja es de oro maniana de plata la tarde
aquetia
Mersi muncho.
Las reseftas puedeser en haquetia?
Yo no se meldar en franses.
Saludosa ke estesh.
Desde Sefarad
merci de traduire pour les non hispanisant, chez nous , les proverbes c’était en judéo arabe ou arabe tout court :
« takber elkenna outwali hma, ou yaamloulha maameltena » la belle fille viellira et deviendra belle mère à son tour, et il lui feront ce qu’elles nous a fait – no comment !!!!!!!!!
haketia
BRAVO ET ENCORE BRAVO…QUE DES SOUVENIRS…DES DICTONS ENTENDUS DES CENTAINES ET DES MILLIERS
DE FOIS…MERCI…
pouyvez vous s’il vous plait me dire si cette phrase correspond à du haketi : tabibassi i multo boala se kaiga mazolekha. mlerci
Le lavaram los pies y le subieran a la cama
Se dit pour un pauvre qui marie une femme riche